Support : CD
Genre Musical : Soul
Compositions : 9 sur 12 titres
Label : Penniman Records
Distributeur : Differ-Ant
L’avis du chroniqueur (*) : Excellent
Rencontre improbable d’une jeune femme d’origine mozambicaine (Koko Jean Davis) et de musiciens de soul barcelonais, The Excitements sort des fonds baptismaux en 2010 pour ressusciter l’esprit d’une soul music sudiste jamais totalement disparue.
Certes, la jeune femme a vécu aux Etats-Unis et y a étudié avant de s’essayer au chant et à la danse avec succès. Mais quand même, à l’écoute de ce disque, on ne peut s’empêcher d’être bluffé. L’esprit Stax a été ingéré, digéré, et est ici restitué avec une crédibilité jamais mise en défaut. Mieux, même si elle s’en défend avec modestie quand on le lui fait remarquer, il est difficile de ne pas penser à une enfant spirituelle de Tina Turner. La similitude est encore plus frappante quand on la voit sur scène. Même énergie, même grâce, même féminité à fleur de peau, même impression de tout donner. Comme si c’était la dernière fois.
La réussite artistique de ce disque est incontestable, et il est impossible de distinguer les morceaux originaux des reprises. Le succulent Back to Memphis de Chuck Berry en est l’exemple type. Tous les morceaux sont frappés du même sceau, celui de la qualité. Impossible de ne pas se laisser entrainer et de ne pas être gagné par l’envie de bouger, de danser et d’oublier un instant ses soucis.
L’orchestre qui accompagne Koko Jean Davis vous donne une impression de vieux briscards yankees, blanchis sous le harnais et jamais pris en défaut. Le tout enregistré en Espagne. Bref, on en reste pantois…
Seul et unique petit bémol à mon sens, les morceaux se suivent à un rythme d’enfer et le disque manque d’une ou deux plages un peu plus calme. Seul le titre éponyme Breaking the Rule nous permet de souffler un peu.
Pour peu que le public les accueille pour ce qu’ils sont, un authentique groupe de soul, et non pour ce qu’ils devraient être, Américain, l’avenir me semble des plus radieux, y compris, probablement, aux States.
Patrick Guillemin
(*) Barème : Bon – Très bon – Excellent – Indispensable