Support : CD
Genre Musical : Rock
Compositions : 14 sur 15 titres
Label : MindLess
Distributeur : Virgin – Emi Records
L’avis du chroniqueur (*) : Excellent
Cela faisait plus de vingt qu’il ne s’était pas livré à l’exercice de l’album solo. Alors que les deux précédents essais n’avaient pas été totalement concluants, que pouvait-on attendre d’un disque de Keith Richards ? Pas grand-chose, et ce n’est pas sans crainte que j’ai glissé le CD dans le lecteur. L’homme a tellement donné…
Tout faux ! Pour moi, bien entendu… L’album est magnifique et semble avoir été taillé pour les Stones, dans un bon cru. C’est d’ailleurs à l’écoute de cet album que l’on peut se rendre compte à quel point l’empreinte du « riff humain » est profonde sur le groupe. Même sa voix devient agréable et audible.
N’attendez rien de nouveau ou de révolutionnaire de ce disque, c’est juste du rock et du blues agrémenté de ballades et de reggae (sur un titre), mais ça fait vraiment du bien aux oreilles et à l’âme. Le cœur de Keith Richards bât encore fort pour ce qui l’a toujours fait vibrer. Ni vide artistiquement, ni désabusé, revenu de tout, mais toujours prêt à s’enthousiasmer. Le rock n’est pas totalement mort, sa carcasse bouge encore… Hard Again !
Bien souvent composés à quatre mains avec son vieux complice le batteur Steve Jordan, « Crosseyed Heart » est l’occasion pour Keith Richards de s’entourer de quelques artistes bien connus, comme le guitariste Waddy Wachtel, Ivan et Aaron Neville ou Norah Jones avec qui il interprète un très bel « Illusion ». C’est aussi sur ce disque que l’on pourra entendre les dernières notes de saxophone jouée par Bobby Keys, le vieil ami disparu en décembre 2014.
Seule ombre au tableau, l’unique reprise du disque, le « Goodnight Irene » de Leadbelly qui n’aurait pas manquée au disque si elle n’y figurait pas. Bien peu de choses…
Patrick Guillemin
(*) Barème : Bon – Très bon – Excellent – Indispensable