Jazz in Marciac Acte III – 31 juillet 2015
Le Yin et le Yang…
J’ai déjà eu l’occasion de m’épancher sur Lisa Simone dans les colonnes de swingnews il y a quelques semaines. A Coutances, pour Jazz sous les Pommiers, elle avait déjà enflammé la salle et communiqué au public sa force et sa joie de vivre en l’inondant de son talent.
Même si c’est tout le « mal » que je lui souhaite, parce que cette femme m’a vraiment conquis, et pas d’aujourd’hui, il est malheureusement peu probable que son aura rejoigne un jour celui de sa mère. Tout simplement parce que les temps ont changés. Toutefois, il y avait Nina, il y a aujourd’hui Lisa, et pour un bon moment je l’espère.
Deux mois après Coutances, le band est resté le même mais j’ai le sentiment, effet Jazz in Marciac peut-être, qu’il tourne encore mieux. Hervé Samb, le guitariste, est somptueux et le feeling qu’il dégage met vraiment en valeur le chant de Lisa Simone. Les autres, Reggie Washington à la basse et Sonny Troupé à la batterie, ne sont pas en reste et assurent une rythmique impeccable.
Le set n’est pas exactement le même qu’il y a deux mois, mais la qualité, le feeling et la chaleur humaine restent les mêmes.
Comme à Coutances, Lisa Simone conquière le public grâce à ses qualités artistiques et humaines, somme toute dans la grande tradition des chanteuses noires américaines, qu’elles mettent leurs voix au service du blues, du jazz ou de la soul.
A la fin du concert, le public est debout, émus et touché, espérant sans doute la revoir bientôt. Prenons le pari que leur vœu sera exhaussé…
Il y a quelques jours, je lisais de la main de Jean Marie Perier faisant poser Sheila et Sylvie Vartan en tenue de Bécassine, qu’à cette époque-là les artistes se moquaient bien de ce que pouvait être la « gestion de leur image ».
Mélody Gardot se montrerait avisée si d’aventure elle méditait quelque peu sur le sujet, elle qui surjoue la « gestion de son image », et qui, affichant le plus profond mépris pour les photographes nous a fait « parquer » à une cinquantaine de mètres de la scène, par ailleurs dans le noir.
Je ne vous parlerai donc pas de sa prestation, je suis parti… La musique représente pour moi, d’abord et avant tout, un réconfort et une certaine idée du respect et du vivre ensemble que se doivent les humains…
Enfin ! C’est l’exclamation qui m’est immédiatement venue à l’esprit lorsque j’ai appris que Nico Wayne Toussaint passait sur la scène de « L’Astrada » hier soir.
Un engagement largement mérité pour celui qui en 2015 a quand même remporté le « Lee Oskar Harmonica Award » en tant que soliste, et s’est payé le luxe d’être sur le podium (3ème place) avec son band lors de l’International Blues Challenge à Memphis. Chapeau bas…
J’espère de tout cœur que cette consécration largement méritée aura des répercussions positives sur sa carrière, lui qui est sans aucun doute l’un des meilleurs harmonicistes actuels.
Et n’allez pas croire qu’il aura « pris le melon pour autant », ce n’est pas le genre de la maison. Comme tous les grands artistes, l’homme est resté d’une humilité absolue.
Dommage que le « devoir » m’appelle sous le grand chapiteau de Marciac – Lisa Simone… – car j’aurais volontiers assisté au concert.
Ce n’est que partie remise, dans quelques jours Nico Wayne Toussaint retrouve le « Off », et là, nul doute, j’y serai.
Patrick Guillemin – 1 août 2015