Jazz in Marciac Acte II – 30 juillet 2015
Rainy Day Dream Away… Encore que…
Ca a tout du piège, un ciel très gris, la pluie, une certaine fraicheur – pour ne pas dire une fraicheur certaine – et un plateau qui rassemble cette nouvelle vague de prétendus « jazzmen » qui a commencé par se nourrir de Mozart et de Bach plutôt que de Charlie Parker, Louis Armstrong ou Duke Ellington, swingue comme une huitre, et qui fait dire à certain que le jazz se porte bien. Bref tout était réuni pour que j’attrape un blues – et une envie d’aller me coucher – à vous demander pourquoi vous vous trouvez là, à ce moment précis.
Mais, comme dit le proverbe, après la pluie le beau temps… Côté extérieur, ce n’est pas vraiment encore le cas. Il fait un « gros » 11° et la pluie a décidée de planter le tipi et de gâcher la fête. C’est à mon avis ce qui explique le nombre impressionnant de fauteuils vides dans la salle.
En revanche, une fois les douze coups de minuit sonnés, la rencontre de trois continents autour d’un quatrième, l’Afrique, a changé la donne et éclaboussée le chapiteau de son immense talent.
Mon premier est un pianiste cubain très en vogue, mystique, talentueux au point de renouveler un peu le genre. Mon second est un trompettiste sarde avec qui il faut compter aujourd’hui sur la scène internationale. Mon troisième est le fils d’un joueur de cithare indien qui très jeune s’est essayé aux tablas et travaille avec les plus grands jazzmen actuels ou des musiciens africains.
Omar Sosa, Paolo Fresu et Trilok Gurtu s’étaient donc donné rendez-vous hier soir à Jazz in Marciac et n’ont pas raté leur entrée en scène.
Longue joute, toute en percussion et en scat entre le Cubain et l’Indien qu’arbitrera un Paolo Fresu au mieux de sa forme, se contorsionnant comme jamais pour tirer de très belles notes mélodiques au milieu de la nuit.
Bref, de quoi vous réconcilier avec la vie et attendre des jours meilleurs… Demain, deux femmes bercées dès l’enfance par les musiques du fleuve Mississippi vont venir nous raconter leur histoire en musique. On a hâte d’y être.
Patrick Guillemin – 31 juillet 2015