Jazz in Marciac – 2 août 2016 – Dynastie
Duel de guitaristes et anciens musiciens de Miles Davis, hier soir sous le chapiteau.
A ma droite, j’ai nommé John Scofield, Américain, 64 ans, ayant touché à peu près à tous les styles de guitare modernes (jazz, blues, jazz-rock, jazz-funk…). A ma gauche, John McLaughlin, Anglais, 74 ans, qui après de timides débuts de musicien de rock, va devenir l’un des grands maîtres du jazz-rock après l’enregistrement de l’album « In a Silent Way » de Miles Davis en 1969.
Comme vous pouviez l’imaginer, il n’y aura pas de vainqueur. Chacun trace sa route et son sillon depuis des décennies, et l’un comme l’autre, marqués à jamais par l’empreinte du jazzman caméléon, aura à sa façon imprégné son époque.
Par ailleurs, difficile de départager quelque chose auquel on n’a pas assisté. Et oui, la vie nous impose parfois de faire des choix cornéliens…
Très loin de la froideur du jazz-rock et du jazz électrique que je goûte peu, la scène de l’Astrada me propose un menu bien plus alléchant : Ellis Marsalis en quartet.
A 82 ans, Ellis Marsalis est le patriarche d’une dynastie de musiciens comme seule la Nouvelle Orléans sait encore en produire. Je ne voudrais pas en rajouter ni dire de bêtise, mais je crois que les Marsalis sont aujourd’hui la plus célèbre fratrie musicale de « Crescent City ».
Au total, cinq musiciens de jazz, dont Wynton, trompettiste, le plus connu, parrain de Jazz in Marciac et citoyen d’honneur de la ville.Suivent Branford (saxophoniste), Delfeayo (Tromboniste) et Jason (Batteur).
Bien que très fatigué, le patriarche a parfaitement assumé, et avec l’apport du saxophoniste alto Jesse Davis, le concert est juste excellent. Du jazz, enfin, comme je n’en avais plus écouté depuis le concert d’ouverture de Christian Scott.
On balance entre bop et hard bob, le blues est omniprésent, bref du 100% pur jus certifié bio…
Un très bon moment qui ne fait que conforter mon choix.
Je finis par rejoindre le chapiteau après le concert pour voir un peu à quoi ressemble celui de McLaughlin, mais le cœur n’y est pas. Impossible d’adhérer à cette froideur quand vous venez de passer un moment dans un chaud paradis… Celui du jazz, bien entendu.
Patrick Guillemin – 03 août 2016