Jazz in Marciac Acte X – 8 août 2015
La Nouvelle Orléans nous rappelle que le jazz y est né…
Vous savez quoi ? Et bien hier soir j’ai entendu du jazz dans un festival de jazz ! Si, si, c’est possible… Je vais arrêter là mes insolences, j’en vois déjà qui sorte le goudron et les plumes.
La pluie et le temps frais me laissaient craindre le pire, tout autant que le peu de gens présents dans la ville l’après-midi. Il n’en a rien été et une fois de plus le chapiteau était plein. De bon augure…
Le Preservation Hall Jazz Band tient son nom d’une célèbre salle de jazz du quartier français de la Nouvelle Orléans, qui ouvrit ses portes en 1961 sous la houlette de Sandra et Allen Hall. En 2005, quand Katrina ravagera la ville, la salle, tout comme le quartier, sera épargné par le terrible ouragan. Pas fous, les bâtisseurs français de l’époque avaient construits cette partie de la ville au-dessus du niveau de la mer.
Loin de vouloir faire de leur musique un musée et d’exhumer les vieux fantômes du dixieland, les musiciens du Preservation Hall Jazz Band se veulent innovateurs en « brassant » avec beaucoup de réussite bien des pans de la musique afro-américaine. De fait, au gré des morceaux, on navigue de manière agréable entre Cab Calloway et Fats Domino. On sent les musiciens soudés, habitués à jouer ensemble et très solidaires entre eux. Les plus jeunes aidant les plus anciens. Le chanteur, saxophoniste, clarinettiste Charlie Gabriel, ainé du groupe, affiche quand même ses 83 printemps.
Soudain, mouvement de foule, les agents de sécurité du festival ont toutes les peines du monde à contenir une troupe de jeunes « zazous ». Il faudra l’intervention de l’un des musiciens pour que ce joyeux regroupement puisse venir exprimer sa joie de vivre sur le devant de la scène. Tient, des jeunes qui prennent du bon temps (roulé) avec cette musique ??? Bizarre autant qu’étrange…
Fidèle au rendez-vous, Wynton Marsalis se réinvente comme chaque année pour le plus grand bonheur des spectateurs de Jazz in Marciac. Cinq ans que j’ai la chance de pouvoir participer à ce beau festival, autant d’années que Wynton Marsalis m’offre à écouter des choses différentes, mais toujours du jazz…
Pour le coup, sans doute en rapport avec la première partie, son septet rend hommage au jazz très empreint de blues de Crescent City (la Nouvelle Orléans).
Chris Crenshaw le tromboniste du groupe est indisponible pour la prestation ? Qu’à cela ne tienne, Sam Chess un « gamin » de 19 ans le remplace au sein du band et fait une prestation magnifique dont visiblement Wynton Marsalis était très satisfait.
Une soirée comme on les aime.
Patrick Guillemin – 9 août 2015