Support : CD
Genre Musical : jazz
Compositions : 5 sur 12 titres
Label : Mack Avenue Records
Distributeur : Harmonia Mundi
L’avis du chroniqueur (*) : Excellent
A l’heure de la musique dématérialisée, l’écrin qui renferme ce diamant brut est de toute beauté. Digipack, beau livret, belle typographie, belles illustrations… La pochette cartonnée est un dessin de l’artiste représentant le visage d’une femme qui rit et pleure tout à la fois. Sans doute un rapport direct avec le thème du disque : l’amour et ses multiples variations.
On aurait pu craindre la sortie du second album de cette très jeune surdouée. Nombre d’artistes ont tout dit dans leur premier album. La suite n’est souvent que répétition ou descente aux enfers. Bien entendu, pour les grands artistes le second album n’est « que » la confirmation de ce que l’on pressentait sur le premier.
Indubitablement « For One To Love » est la réussite qui met Cécile McLorin Salvant sur orbite. Pour quelqu’un dont on dit qu’elle a découvert le jazz tardivement, il est époustouflant de songer immédiatement aux plus grandes voix noires américaines lorsqu’on l’écoute. L’atmosphère du disque est hors du temps. Il pourrait aussi bien avoir été enregistré dans les années cinquante que dans vingt ans. Les chansons, compositions comme reprises, baignent toutes dans le jazz le plus pur et le plus beau qui soit. Tout à la fois grave et légère, toujours profonde et emprunte d’humanité, la voix de Cécile McLorin est touchante et reflète parfaitement les méandres de l’âme humaine.
En tant que compositeur, Cécile McLorin Salvant signe cinq des douze titres, mais elle fait sienne les sept reprises de l’album. A commencer par « le mal de vivre » de Barbara. Pas un seul morceau n’est à écarter et les musiciens qui l’accompagnent font corps avec leur chanteuse. Le pianiste Aaron Diehl s’affirme un peu plus comme l’une des étoiles montantes du jazz. Ça swingue, ça ballade, ça interroge et ça fait du bien !
Patrick Guillemin
(*) Barème : Bon – Très bon – Excellent – Indispensable